
Douleur localisée dans la région pelvienne : Analyse et étiologie La douleur localisée dans la région infra-abdominale peut résulter de diverses étiologies. La région pelvienne abrite plusieurs organes, et les origines douloureuses peuvent différer entre les sexes. Selon le Dr Odile Bagot, « Chez la femme, cette zone comprend la vessie, l’utérus, les ovaires et le rectum, tandis que chez l’homme, elle est constituée de la vessie, de la prostate et du rectum. »
Étiologies des douleurs pelviennes chez la femme
Pathologies utérines : Les dysménorrhées et l'endométriose, qui peuvent se manifester par des douleurs dyscycliques ou lors des rapports sexuels, sont des causes fréquentes. Le Dr Bagot précise qu'il existe des endométrites, qui sont des inflammations du tissu utérin pouvant survenir suite à certaines interventions chirurgicales. De plus, un dispositif intra-utérin mal positionné peut entraîner des douleurs.
Affections des trompes de Fallope : Les infections génitales, telles que la salpingite, peuvent être à l’origine de douleurs pelviennes.
Pathologies ovariennes : La présence d'un kyste ovarien volumineux peut provoquer des douleurs, tandis qu'une douleur aiguë pourrait indiquer une torsion ovarienne. Les ovaires micropolykystiques peuvent également engendrer des douleurs sourdes, accentuées lors des rapports sexuels.
Ovulation : Certaines patientes signalent la survenue de douleurs ovulatoires.
Douleurs pelviennes chroniques : Ces douleurs peuvent résulter de séquelles d’infections ou d'interventions chirurgicales, entraînant des adhérences.
Douleurs urinaires : La cystite est souvent responsable de douleurs pelviennes, généralement accompagnées de symptômes mictionnels tels que des brûlures et une pollakiurie. La présence de calculs rénaux peut également être envisagée.
Pathologies rectales : Les rectosigmoïdites, caractérisées par la formation de diverticules au niveau du côlon, peuvent s'infecter. Le Dr Bagot souligne également l'importance de considérer les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) et d’évaluer d’éventuelles douleurs d’origine rhumatologique, notamment au niveau des articulations sacro-iliaques et de la colonne lombaire.
Douleur pelvienne et douleurs dorsales : Diagnostic différentiel Il est conseillé de consulter un gynécologue qui procédera à un examen pelvien afin de déterminer l’origine des douleurs, qu'elles soient gynécologiques, urinaires, digestives ou ostéoarticulaires. Des investigations complémentaires telles qu'une échographie et des analyses sanguines seront réalisées pour exclure une éventuelle infection.
Douleur pelvienne chez l'homme : Origines possibles Pour les hommes, la douleur dans la région infra-abdominale peut être associée à des pathologies telles que l'appendicite, la diverticulose du côlon sigmoïde ou la prostatite aiguë, souvent causée par des infections à chlamydia ou à gonocoques.
Douleur pelvienne associée à des symptômes ano-rectaux : Il est important de considérer la possibilité d'une poussée hémorroïdaire et d'évaluer le risque de néoplasie anale.
Douleur pelvienne durant la grossesse : Importance du diagnostic Au cours du premier trimestre de la grossesse, des douleurs ressemblant à des contractions, accompagnées de saignements, peuvent indiquer un risque d’avortement spontané, nécessitant la confirmation d'une grossesse intra-utérine. Sinon, toute douleur pelvienne avec saignements en début de grossesse doit faire suspecter une grossesse extra-utérine. Les infections urinaires, souvent asymptomatiques durant la grossesse, peuvent avoir des conséquences graves. À partir du deuxième trimestre, les douleurs sont généralement liées à la tension des muscles et ligaments de la paroi abdominale. Des douleurs ultérieures peuvent correspondre au syndrome de Lacôme, une tendinopathie des muscles abdominaux. Le Dr Bagot souligne l'importance de considérer un diagnostic d'appendicite en cas de douleur dans le quadrant inférieur droit, ainsi que les coliques néphrétiques.
Indications de consultation Une consultation médicale est recommandée lorsque les douleurs sont intenses, persistantes malgré la prise d'antalgiques simples, ou si des symptômes tels que fièvre, pertes vaginales inhabituelles, saignements ou douleurs à l'éjaculation chez l'homme apparaissent.
Approche thérapeutique Pour des contractions simples, l'administration de paracétamol ou de Spasfon® est généralement considérée comme sûre. Au-delà, le traitement sera adapté en fonction de la cause identifiée.