L'union émotionnelle entre mères et filles, bien plus qu'un simple aspect psychologique, trouve une explication scientifique dans le système limbique, qui fait que leurs mécanismes de réaction sont souvent similaires. L'héritage des mères envers leurs filles dépasse largement le cadre de l'éducation, de l'affection et du contexte social dans lequel elles grandissent.
Une étude publiée dans la revue Science Daily nous a révélé une donnée fascinante : la structure cérébrale qui régit nos émotions pourrait se transmettre des mères à leurs filles. Les neurologues, psychiatres et psychologues disposent ainsi d'une base pour mieux comprendre la prédisposition à développer certains traits de caractère ou le risque de souffrir de troubles comme la dépression.
Cependant, cela ne signifie pas que si notre mère souffre de crises d'anxiété, nous en souffrirons également. Il s'agit simplement d'un risque, d'une probabilité. Il est également intéressant de noter que cette capacité qu'ont de nombreuses femmes à faire face à l'adversité et à puiser des forces insoupçonnées dans des situations complexes se transmet également par ce lien féminin.
C'est quelque chose de merveilleux et d'exceptionnel. Nous vous fournirons plus d'informations à ce sujet dans la suite de cet article.
Le lien invisible entre mères et filles est aujourd'hui mieux compris.
De nombreuses maladies semblent avoir un "genre". La migraine, la fibromyalgie ou les dépressions touchent davantage les femmes que les hommes. C'est comme si la structure cérébrale des femmes, avec son réseau de neurones ou son système nerveux central, était génétiquement prédisposée à amplifier la douleur dans le cas de la fibromyalgie. À ce jour, la science n'a pas encore expliqué les raisons de cela.
Cependant, en ce qui concerne les émotions, nous avons déjà des réponses à cette énigme : pourquoi les mères et les filles partagent-elles cette "union émotionnelle", parfois positive et parfois plus complexe ?
Voyons cela en détail.
Le système limbique est une structure cérébrale cruciale, que l'on pourrait décrire comme l'artisan de nos émotions. Il régule et transforme notre monde émotionnel. C'est là que se trouve notre mémoire émotionnelle et que se développent nos modèles de personnalité. Le système limbique comprend d'autres structures, comme l'hippocampe et les amygdales, responsables d'émotions telles que la peur et notre capacité à intégrer des souvenirs.
La psychiatre Fumiko Hoeft, spécialiste de l'enfance et de l'adolescence, a dirigé cette étude. Son objectif principal était de vérifier l'existence de similitudes dans diverses régions cérébrales entre parents (mère et fille, père et fils…). Elle a découvert que les mères et les filles partagent une activité neurochimique similaire dans le système limbique, une zone intimement liée au monde émotionnel.
Il y a donc une "prédisposition" à souffrir des mêmes problèmes émotionnels. Cela ne signifie pas pour autant qu'il s'agisse d'une cause directe. C'est simplement un risque, une probabilité. Cette donnée est cruciale pour le domaine médical car elle permettrait de prévenir certains types de maladies psychologiques grâce à ce composant génétique.
Les filles ne sont pas des copies de leurs mères. En lisant cela, certains pourraient penser que les filles sont des copies de leurs mères, du moins sur le plan émotionnel. Ce n'est pas vrai. Pour le comprendre, pensons à ceci : si nos mères souffrent d'hypertension, de diabète, de thrombose veineuse profonde ou d'obésité, cela ne signifie pas que nous avons 100 % de chances de développer ces mêmes problèmes.
Nous devons prendre cette information comme elle vient : c'est une donnée à prendre en compte pour prévenir certaines choses, tout simplement. Une fille ne sera jamais une copie de sa mère. Chaque situation personnelle est unique, chaque éducation, personnalité et attitude diffère d'une personne à l'autre, même entre mère et fille.
Parfois, lorsqu'une fille a grandi en voyant sa mère isolée dans sa chambre, affrontant ses tourments, sa solitude et ses complexités émotionnelles, elle prend conscience d'une réalité qu'elle voudra éviter à l'avenir. Son approche personnelle sera différente. Même si cette prédisposition existe, l'expérience vécue à la maison lui offrira des stratégies adaptées pour être résiliente, plus forte et éviter le même trouble dépressif.
Pour conclure, il est important de savoir que cette étude a également découvert que l'héritage maternel est lié au monde émotionnel, mais que la charge génétique du père peut prédisposer à la dyslexie ou à l'autisme.